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La série Réalités Industrielles publie trimestriellement des dossiers thématiques sur des sujets importants pour le développement industriel et économique. Piloté par un spécialiste du secteur sous l’égide du Comité de rédaction de la série, chaque dossier présente une large gamme de points de vue complémentaires, en faisant appel à des auteurs issus à la fois de l’enseignement et de la recherche, de l’entreprise, de l’administration ainsi que du monde politique et associatif. Voir la gouvernance de la série |
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Février 2021 - Le nouveau modèle économique du Royaume-Uni
Ce numéro a été coordonné par Pierre-Charles PRADIER
Département d’économie, Université Paris 1 ‒ Panthéon-Sorbonne, LabEx ReFi
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Introduction : Pierre-Charles PRADIER,
Département d’économie, Université Paris 1 ‒ Panthéon-Sorbonne, LabEx ReFi
Où va le modèle économique du Royaume-Uni ? Certaines orientations structurantes du XIXe siècle persistent, comme le choix d’acheter bon marché plutôt que de produire cher, notamment en matière alimentaire. Cette tendance a pu être contredite dans les années d’après-guerre, en particulier par des politiques de soutien aux industries vieillissantes. Mais après des décennies d’errements, le pays initiateur de la révolution industrielle a su redevenir, sous les mandats successifs de Margaret Thatcher, un modèle, certes, mais controversé. Les coûteuses politiques industrielles ont été abandonnées au profit d’un développement concurrentiel se traduisant, d’une part, par l’intégration économique au sein de l’Union européenne (UE) d’industries profondément restructurées et, d’autre part, par l’orientation mondiale d’une économie de services éminemment présente en matière financière, de conseil et d’enseignement supérieur. Pour faire face à une demande soutenue des secteurs en croissance, le Royaume-Uni accueille des immigrants que la hausse des inégalités ne semble pas effrayer. Toutefois, le choix du Brexit menace de compliquer le commerce en général, de désorganiser les chaînes logistiques et les liens capitalistiques de l’industrie et de dégrader la compétitivité des services. Il semble donc évident que le choix du Brexit n’est pas un choix économique : Nicholas Crafts rappelle que les bénéfices de l’intégration européenne sont très largement supérieurs aux coûts. En particulier parce que la participation à l’UE a permis d’attirer des investissements directs étrangers et de stimuler une concurrence que le Royaume-Uni ne savait pas organiser dans son cadre national. Il y a donc fort à parier que sa sortie de l’UE ait à la longue des conséquences adverses. Catherine Mathieu, qui a recensé les différentes études d’impact réalisées, observe que seule une d’entre elles prévoit une croissance consécutive au Brexit grâce à la libération des contraintes réglementaires…, tandis qu’aucun de ces travaux ne se hasarde à esquisser un changement de modèle économique de la future « Grande-Bretagne globale ».
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